Sortis tous neufs d’un œuf ou de neuf mois de grossesse, s’il nous a rendu vivant, « le temps nous tue ». Pour les humains, le temps est considéré comme un rouage implacable qui tourne et ne peut être ralenti. Mais comment définir le temps : est-ce une durée ou un point dans l’histoire ? La conscience du temps est-elle même nécessaire au point que l’Homme soit à l’origine de sa création ? Le temps obéit-il à des règles ? Nous empêche-t-il d’arriver à nos fins ? Peut-on et doit-on lutter contre le temps ?Le temps est un concept particulier qui peut avoir un double sens : il peut représenter un point dans l’histoire mais il peut aussi être utilisé pour une durée. Dans le premier cas, il caractérise une situation, une année précise, une décennie, un siècle ou un millénaire, dans l’histoire ou la préhistoire. C’est le hasard (?) qui désigne le point du temps dans lequel on va être « injecté » pour vivre. Il semble qu’une personne qui naît dans une période de guerre est d’un « mauvais temps » comparée à celle qui a la chance de vivre dans des années prospères où la pauvreté est à son point le plus bas. Mais même si le temps représente un point dans l’histoire, il est obligatoirement lié à une durée dans la mesure où une durée est un ensemble de points continus dans le temps et il est impossible de définir une vie humaine en se basant sur un seul point du temps
(en 1984 le 3 juin à 16h30…), sur une seule position de son histoire. Une vie est la continuité des points du temps qui le compose, c’est-à-dire de l’ensemble des évènements qui la font évoluer. Chaque instant de notre vie n’est possible que parce qu’il vient à la suite de son passé et peut-être est-il indispensable à ce que son futur se produise. Lorsqu’humain, nous jugeons nos semblables, nous nous appuyons souvent sur un temps précis de la vie de l’autre sans tenir compte de ce qui s’est produit avant et qui l’a conduit à être ce qu’il est.Le temps existe-t-il depuis toujours ? L’Homme l’a, du moins, utilisé depuis longtemps au point qu’on peut se demander si ce n’est pas une invention humaine utilisée pour expliquer certains phénomènes. Dès lors, on peut penser que si l’Homme a inventé la notion de temps, c’est qu’il lui est nécessaire et ne peut lui être absolument néfaste : Il lui permet d’avancer. Il ne serait pas naturel que l’Homme crée ou découvre puis utilise une chose qui lui nuit entièrement.L’Homme utilise le temps pour se repérer, savoir quand il peut dormir, quand il peut travailler… au point qu’on parle même aujourd’hui d’« horloge biologique interne ». Toutefois, cette horloge interne serait décalée par rapport aux cycles naturels des astres qui guident souvent l’être humain. Des expériences d’enfermement sans repères visuels de la lumière solaire pendant plusieurs semaines ont montré que l’Homme ne fonctionnait pas sur des cycles de 24 heures. De ce décalage viendraient peut-être les inadaptations, plus ou moins marquées selon les individus, qui les empêchent de vivre pleinement.La perception du temps serait en partie inconsciente et permettrait simplement à l’Homme, comme à d’autres êtres vivants, d’assouvir ses besoins naturels. Ainsi, le déclenchement de la faim, de la fatigue dans la journée ou de la puberté à un âge approprié de la vie ou encore l’évolution des envies au cours de notre existence, seraient des fruits de ce temps interne « corporel »…Mais bien évidemment, l’Homme a aussi pris conscience de ce temps, puisqu’il l’utilise, le mesure, en parle. On chronomètre des exploits, on fixe des rendez-vous… et on panique pour eux !
M.F. (25-10-2022)
VUE SUR LA VIE
