L'attribution d'une carte d'identité des journalistes professionnels doit se faire sur des critères plus exigeants. Elle doit notamment impliquer l'obtention d'un diplôme national de master en journalisme. Elle doit se faire par une commission qui impliquerait à parts égales, les représentants des journalistes et les représentants du public.
La détention d'une carte de presse permet aux journalistes d'accéder plus facilement à certains lieux et documents auxquels les autres citoyens n'ont pas accès.On pourrait donc s'attendre à ce que les conditions d'attribution de cette carte de presse soient exigeantes. Pourtant ce n'est pas le cas: La commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) composée pour moitié de journalistes professionnels et pour moitié des employeurs (éditeurs) attribue cette carte de presse aux seules conditions suivantes:"Avoir pour activité principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques, ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources (50% des ressources)".
Pour devenir journaliste, il n'y a pas de chemin défini: il existe des écoles reconnues, des écoles non-reconnues et 75% des journalistes n'ont aucun diplôme de journalisme.La CCIJP qui attribue la carte de presse doit voir sa composition évoluer vers la représentation suivante: 50% journalistes professionnels et 50% du public (qui remplacerait les éditeurs).L'obtention de la carte de presse devrait être réservée aux seuls journalistes ayant suivi une formation définie au niveau national comme c'est le cas dans beaucoup de professions (médecins, pharmaciens, etc.)Il s'agirait d'un master impliquant dans le cursus:- une analyse critique des médias (pour apprendre notamment aux journalistes à s'autoévaluer et à prendre du recul sur le travail de leurs confrères, etc.)- philosophie (pour apprendre aux journalistes à faire preuve d'ouverture d'esprit et ne pas considérer comme seule valables les idées dominantes)- psychologie cognitive, sociale et de la communication (pour que les journalistes apprennent à comprendre leur public, le fonctionnement de la société, l'influence des mots, etc.)- formation aux méthodes scientifiques (démarches expérimentales, analyse des données statistiques, pour apprendre aux journalistes à être plus rigoureux.)- etc.