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La philosophie ouvre l'esprit
La victoire de tous les points de vue (3/3)

La philosophie (« amour de la sagesse ») n’est pas une discipline difficile. De nombreux lycéens pensent à tort que la philosophie ne correspond qu’à une seule façon de penser possible et que face à un sujet donné, il y a des réponses attendues qui sont les bonnes (et donc que toute réponse qui s’en écarterait serait fausse). La philosophie est précisément le contraire. Il suffit de comprendre qu’il n’existe pas une bonne réponse mais une diversité de réponses possibles dés lors qu’elles sont correctement argumentées. L’étude d’auteurs (tels que Rousseau, Platon, etc.) n’est qu’un prétexte pour découvrir des points de vue qui ne sont pas forcément les nôtres. En aucun cas, il s’agirait de dire qu’untel a raison ou que tel autre à tort. Il ne s’agirait pas de dire que telle copie est meilleure parce qu’elle contient des citations et que telle autre ne l’est pas, parce qu’elle ne s’inspire pas d’écrivains ou de penseurs célèbres. La meilleure copie est celle qui réunit des points de vue très variés et argumentés, et non celle qui développe de manière détaillée (parfois historique) du point de vue d’un écrivain. Attend-t-on d’un élève en philosophie qu’il réfléchisse par lui-même et sache développer de lui-même plusieurs points de vue ou qu’il se contente de réciter des textes qu’il ne comprend pas et qu’il a appris par cœur ?

Chaque pensée est philosophie. Comme l’a écrit Gramsci « dans la plus petite manifestation d’une activité intellectuelle quelconque, se trouve une conception déterminée du monde », étant donné que la pensée est innée. Tout être vivant est philosophe de naissance : on ne peut donc pas dire que la philosophie est difficile. Il suffit de s’autoriser à penser et à argumenter dans un sens puis dans un autre. (Toutefois, on peut reconnaître qu’étant donné que chacun peut penser différemment et que personne n’ait raison ou tort, ne rien dire est aussi valable puisqu’on ne peut pas dire une vérité unique et absolue).

Si on considère que la philosophie est difficile, alors on ne dit plus rien, on n’ose plus penser, et on laisse alors les autres développer leur esprit critique en se soumettant à leur propre vision du monde et en abandonnant ainsi toute personnalité. Lorsqu’en classe de terminale, un élève fait pour la première fois de la philosophie et est amené à réfléchir par lui-même alors qu’on l’a habitué à ne pas penser mais à accepter les connaissances d’en haut (venant des professeurs) comment s’étonner que la philosophie soit vue comme une discipline où il faut encore apprendre des connaissances au lieu d’une discipline où il faut écouter celles qu’on a en soi. La philosophie, c’est comprendre que chaque point de vue est valable, même les contraires, dés lors qu’on est capable de les argumenter.

La « philosophie spontanée » désigne un ensemble de façon de penser, de concevoir le monde, commune à un ensemble.

Ainsi, les adeptes d’une même religion ont les mêmes croyances et par conséquent des façons de penser identiques. Pour un croyant, Dieu existe forcément. Sa croyance est tellement forte qu’il ne peut imaginer autre chose. Il aura réponse à tous les arguments adverses ou refusera de les écouter. Il est impossible à un croyant d’imaginer que Dieu n’existe pas. Il vous dira que « rien ne peut démarrer du néant, qu’il y a forcément quelque chose qui a tout créé » et que ce quelque chose s’appelle Dieu.

Par ailleurs, les non-croyants ont les mêmes « non-croyances » et par conséquent des façons identiques de penser. Pour un non-croyant, Dieu n’existe forcément pas. Cette conviction est tellement forte qu’il ne peut imaginer autre chose. Il aura réponse à tous les arguments adverses ou refusera de les écouter. Il est impossible à un croyant d’imaginer que Dieu existe. Il vous dira que « la science a déjà prouvé plusieurs fois que les religions ont tort, que la Terre est ronde et non plate… » (par là, le non-croyant pensera argumenter en faveur de la non-existence de Dieu alors qu’il n‘argumentera en réalité que contre les religions).

Le philosophe, lui, acceptera de comprendre que les deux points de vue se valent, qu’il n’est pas possible de trancher et que de toute façon, les deux points de vue ne se contredisent pas. En effet, « rien ne peut démarrer du néant, il y a forcément quelque chose qui a tout créé : Dieu » et, en même temps, « la science a déjà prouvé plusieurs fois que les religions ont tort, que la Terre est ronde et non plate ». Tout est une question de définition. Qu’est ce qu’on entend par « Dieu » (le big-bang peut être considéré comme « Dieu ») et par « religion » (la parole du pape peut être considérée comme le point de vue d’un homme et non le message de toute une religion).

M.F. (27-01-2013)

 

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