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Le sens cache des mots
Le poids des symboles dans les contes (2/3)

Les contes nous permettent de comprendre que ce qu'il y a ce qu'on dit et ce que notre inconscient peut comprendre. C'est ce que prétendent les psychanalystes.

Comparons deux contes très connus : « le petit chaperon rouge » et « le petit poucet » : 1er point commun, « Le petit » : on sait ce que ça veut dire : nous avons affaire à des enfants, c’est à dire des individus qui découvrent le monde : un garçon d’un coté, « le petit », une fille de l’autre coté, « le petit » aussi ! Pourquoi n'applique t-on pas le féminin ? Le problème vient de la traduction de l’allemand. En allemand, nous avions « Das » qui est neutre (ni masculin , ni féminin) qu’on a traduit en français par « le » (comme vous le savez, en français, la grammaire privilégie souvent le masculin au féminin, la grammaire on vous dit !). Peut être n’avez vous pas fait d’allemand, mais sachez que « la fille » se dit « Das Mädchen ». La fille n’est donc pas féminine mais neutre ! Alors elle est quoi ? Androgyne (composé d’andro- qui signifie mâle et de –gyne qui signifie femelle) ? Pourquoi ne pas avoir mis « Die » (l’article féminin) et donc « la petite chaperonne rouge » ?

Peut-être est-ce dû au fait que les femmes donnent naissance aux garçons comme aux filles. Elles sont neutres, mixtes. D’ailleurs ne dit-on pas que c’est l’homme qui détermine génétiquement le sexe de l’enfant ? Sur le plan génétique, le chromosome X est neutre, et le chromosome Y est masculin. Ainsi un XY est mâle et un XX est ni mâle, ni femelle. La fille est porteuse des gènes masculins inactivés et des gènes féminins alors que les garçons portent un gène SRY (sur le chromosome Y) qui vient activer les gènes masculins et désactiver les gènes féminins. Finalement, on pourra comprendre qu’il y a de l’homme dans la femme et de la femme dans l’homme… Rappelons que nos plus lointains ancêtres (sortes de bactéries) étaient sans sexe !…

Des textes religieux nous disent qu'un jour, un homme, Adam, a donné naissance à une femme à partir de sa hanche. Pourtant, « Adam est dans Madame », dans tous les sens du terme : dans le mot (si on enlève le M et le e aux extrémités du mot), dans le vagin (si on parle de l’accouplement) et dans l’utérus (si on parle de l’enfant).

Pourquoi le petit chaperon est-il (ou elle) rouge ? Le rouge, c’est le sang… Ici, il ferait référence aux menstruations et donc à l'entrée dans la maturité de la jeune fille. D’ailleurs, quand elle entre dans la chambre de la « mère-grand » (encore une mauvaise traduction ?), et que le loup travesti est à sa place, voilà l’échange qui se fait : «

- Comme tu as de grandes oreilles […] de grands yeux […] de grandes dents.

- C’est pour mieux t’entendre […] te voir […] te manger. » ?

Cela fait référence à l’« éveil des sens » et sur le plan, psychanalytique, à l'acte sexuel qui y participe.

Le conte du petit chaperon rouge serait donc un conte qui chercherait à avertir la jeune fille de ce qui l'attend. Au passage, on en profite pour lui parler du loup, symbole du mâle et du mal (oui dans nos sociétés occidentales, on a tendance à considérer que ça va ensemble, n'en déplaise aux féministes) qui pourrait la "dévorer toute crue" (la violer)….

Ce loup, c’est lui qui enseigne les choses à la fille. En latin, loup se dit Lyceum. Il a donné le mot lycée : l’endroit où il y a des loups qui enseignent (les profs qui étaient tous des hommes, il y a quelques années) et des futurs loups (les écoles n’étaient ouverte qu’aux garçons au départ). On retrouve au passage ici la correspondance entre la connaissance et le mal, comme le conte également la légende du diable (Lucifer, "porteur de lumière", l'ange déchu parce qu'il voulait apporter la lumière - la connaissance - aux hommes).

Un conte « destiné aux enfants » prend tout de suite un autre sens lorsqu'il est traduit par des psychanalystes.

Après le conte qui s’adresse aux filles, le petit chaperon rouge, intéressons-nous à celui des garçons, le petit poucet. Poucet, dans son cycle de la vie, à son tour, c’est le cas de le dire, quitte la maison des parents, rencontre l’ogre et retrouve la maison des parents. Il va apprendre à protéger toute la troupe (ses 6 frères perdus avec lui dans la forêt) comme il devra protéger sa famille quand il sera devenu homme. Le jeune garçon Poucet apprend également, par la rencontre de l’ogre, qu’il devra nourrir sa famille plus tard.

Le repas est également un élément qu’on retrouve dans un grand nombre de contes. On imagine aisément la grande table avec la famille réunie. Manger c’est un moyen de se réunir, de communiquer et de communier : on mange, on digère. Biologiquement parlant, on assimile, or, assimiler (mot de la même famille que similitude, similaire, etc.) veut dire : mettre en commun (étymologiquement parlant), mot de la même famille que communiquer et communier. Le repas se retrouve dans l’un des plus célèbres contes : la Bible. Jésus a dit « au revoir » à ses disciples en partageant le pain. C’est de là que vient le terme « copain » qui veut dire : « ceux qui partagent le pain ».

Enfin, savez-vous que « conte » et « compte », contrairement à ce qu’on pourrait croire, sont issus du même mot ? Si je vous contais la passionnante histoire des chiffres et des nombres, vous ne compteriez plus jamais comme avant.

M.F. (10-11-2006)

 

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2.8/5

 

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