
Au début, les hommes ont donné un premier sens aux rêves. C’était pour eux un message des Dieux, donnant un avertissement ou prédisant l’avenir. Certains continuent de le croire aujourd’hui.
On se souvient d’Abraham Lincoln, qui aurait raconté en privé, un rêve étrange. Il traversait les pièces de sa maison pour savoir d’où venaient ces sanglots qu’il entendait et qui le suivaient dans chaque pièce où il entrait… mais personne ! A un moment, dans une autre pièce, une surprise lui « serra le cœur » : il voyait devant lui un catafalque sur lequel reposait un cadavre sous un suaire. Tout autour , des soldats montaient la garde et le visage du défunt était caché. « Qui est mort à la maison blanche ? » a alors demandé Lincoln. « Le président a été assassiné ! ». « Un long sanglot de douleur a alors monté de la foule et cela m’a réveillé » finit-il. Un peu après 10 heures ce soir même du vendredi 14 avril 1865, Abraham Lincoln fut abattu d’un coup mortel !Certaines personnes affirment également avoir gagné au loto grâce à une combinaison donnée en rêve. N’est-ce que des affirmations ?A partir du XXe siècle, les rêves prennent un autre sens lorsque Freud amène avec lui la notion d’inconscient qui nous parle dans nos rêves. Une sorte de deuxième esprit que l’on a et qui remarque des choses que le premier ne voit pas (ou ne veut pas voir). On va même parfois jusqu’à donner à ce deuxième esprit, subconscient ou inconscient, des pouvoirs surnaturels de divination rejoignant ainsi l’idée que les hommes se sont toujours fait des rêves. L’inconscient enregistrerait des événements infimes dans la vie quotidienne, auxquels la conscience éveillée n’attache pas d’importance. Et le « revisionnage » de ces événements et la mise en relation les uns avec les autres, pourrait conduire à déterminer des choses que la conscience ignore. Ces choses nous seraient décrites dans les rêves et permettrait de « prédire » des événements qu’on aurait pu prévoir éveillé si notre conscience était pleinement alerte. L’inconscient est, comme son nom l’indique, quelque chose qui n’est pas conscient, c’est à dire qu’on ne sait pas. On n’y a apparemment pas accès, on en a même parfois peur. Peut être bien qu’on le rend aussi parfois responsable d’un certain nombre de nos erreurs. Quand on ne comprend pas nos faits et gestes, quand on s’emporte, quand on fait des lapsus, des actes manqués, on a tendance à rendre l’inconscient responsable. D’ailleurs, ne dit-on pas aussi des gens dangereux qu’ils sont « inconscients » ?Lorsque nous nous trouvons confronté à un problème difficile à résoudre (problème mathématique, mot « sur le bout de la langue », ou autre), on s’entête parfois des heures avant de finalement abandonner. Et c’est en allant faire autre chose pendant quelques minutes, qu’on finit par trouver la solution du problème qu’on a quitté. Tout se passe comme si notre conscience avait enregistré toutes les données du problème, et attendait qu’on quitte le problème, pour transmettre ces données à l’inconscient qui, une fois le problème résolu, transmettait la solution à la conscience. On confond parfois l’inconscient avec l’instinct. L’instinct, comportement impulsif, intuitif (?), inné , mécanique et héréditaire des êtres vivants (c’est de cette façon qu’il est définit) leur permet d’avoir une réaction rapide et adaptée à leur environnement. Tout se passe comme si, il y avait là une attitude primitive inscrite dans l’organisme des êtres vivants et qui, tel un réflexe, s’exprime sans être l’aboutissement d’un raisonnement ou d’une décision. D’où vient cet instinct ? Est-il l’enregistrement dans l’organisme, par des mécanismes encore inconnus, portés on ne sait-où (peut-être sur les gènes), des souvenirs de nos ancêtres qui nous conduisent à savoir à l’avance quelle réaction adopter face à une situation qui nous est nouvelle en tant qu’individu mais qui a déjà été vécue par nos aïeux ? On a instinctivement peur des serpents, des scorpions ou des araignées. Certaines de ces peurs semblent parfois irraisonnées. Les araignées présentes en France ne sont pas suffisamment dangereuse pour justifier l’arachnophobie si répandue. Peut-être avons-nous là, le souvenir ancestrale d’une confrontation avec des espèces d’araignées dangereuses qui se serait faite à la préhistoire ou bien avant même l’existence de l’Homme, quelque part sur la planète.L’instinct est un caractère utile, sinon il aurait déjà disparu selon les critères de l’évolution. Qu’en est-il de l’inconscient ? L’Homme est il le seul animal à avoir un inconscient ou est-il présent chez d’autres êtres vivants ? Peut-on voir l’inconscient comme un second cerveau qui se trouve intégré au premier auquel il apporte son soutien ? Comment peut-on expliquer, au comble du paradoxe, que l’inconscient qui est censé exister pour protéger l’individu qui le contient, peut le pousser à mourir, en lui cachant des choses vitales, en le poussant dans la dépression ? L’inconscient serait-il une erreur de l’évolution en poussant dans certains cas l’individu à ne plus exister, coupant ainsi « l’herbe sous le pied » à la sélection naturelle ? La science n'a pas encore brisé le mystère de l'inconscient...
M.F. (07-12-2008)