A vous qui êtes en couple, et qui pas même n’imaginez la souffrance d’être seul, je voudrais dire ceci :

A nous célibataires, vous demandez souvent : « Et toi, qu’est-ce que tu attends pour trouver quelqu’un ? » ou encore vous faites remarquer : « il faudrait te dépêcher si tu veux avoir des enfants ! », ou même, sur un ton de reproche : « ne serais-tu pas trop exigeante ? ».

Vous n’en avez sans doute pas conscience, mais ces messages sont comme des piqûres qui nous rappellent ce que nous aimerions oublier : que nous sommes seul, que nous avons échoué là où vous avez réussi, que nous ne sommes pas « normaux », qu’il est peut-être trop tard pour fonder une famille à notre âge, que nous n’aurons peut-être pas le Bonheur de nous marier, que nous ne pouvons pas faire, comme vous, des projets à long terme.

Croyez-vous vraiment qu’on le fait exprès ? Croyez-vous que nous ne sommes pas les premiers à le regretter et à en souffrir ? Croyez-vous qu’on n’a pas cherché, fait des efforts, espéré maintes fois en vain ? Croyez-vous que nous ne nous sommes pas des centaines de fois remis en cause ? Croyez-vous aussi que si nous sortions de cet état, nous nous priverions de vous le faire savoir ? Est-ce que ce n’est pas déjà assez dur comme ça de n’avoir personne à ses côtés pour subir encore en plus des remarques comme celles là ?

Ce qu’on ne vous dit pas, c’est que parfois, vous posez ces questions ou faites ces remarques alors que nous venons juste de nous planter à nouveau et que nous nous retenons de ne pas hurler, pleurer de la douleur que vous ravivez !

Alors je vous en prie, s’il vous reste un gramme d’imagination et une once d’empathie, cessez ces piqûres…avec tous les célibataires de la terre ! Et faites passer le message autour de vous ! Cette pression que vous nous mettez, elle est inutile et culpabilisante ! Cette chance que vous avez eue de rencontrer la bonne personne au bon moment, ne nous la rappelez pas trop…

Des dizaines de fois je me suis retenue de répondre simplement : « merde, fichez-moi la paix avec ça ! » mais ce n’est pas très poli de dire ça, alors…avant de ne plus pouvoir me retenir, voici cette plaidoirie.