Insondables !

 

par Laurent Neumann, directeur de la rédaction de Marianne (05-01-2007)

 

Ce jeudi, Le Parisien publiait une nouvelle enquête d'opinion (institut CSA) sur la prochaine élection présidentielle. En attendant, bien sûr, celle du Figaro Magazine et toutes qui suivront… Après lecture des résultats, je vous livre les questions telles qu'elles me viennent, bêtement sans doute, à l'esprit :

1)Qui peut croire que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy seront respectivement, au premier tour, à 34% et 32% des suffrages ?

2)Alors que, partout, l'on rencontre des tas de gens qui, lassés du duopole Sarko-Ségo, disent vouloir Bayrou, comment se fait-il que le candidat de l'UDF baisse de 2 points et plafonne à 6% ?

3)Par quel miracle, en revanche, Marie George Buffet remonte, elle, de 2 points pour culminer à 5% ? Il n'y aurait donc qu'un point d'écart entre Bayrou et Buffet ?

4)Pourquoi le candidat gaulliste Nicolas Dupont-Aignan, désormais candidat officiel, n'est toujours pas testé dans les sondages ?

5)Si c'est parce qu'il n'a pas encore réuni les 500 signatures nécessaires, pourquoi, alors, Olivier Besancenot, qui ne totalise à ce jour que 350 « promesses » de signatures, figure-t-il, lui, dans les sondages ?

En 1995, les sondages donnaient Balladur gagnant : il ne fut même pas au second tour. En 2002, Jospin était assuré d'être en finale : on sait ce qu'il advint. Alors…

Alors, on est en droit de s'interroger sur ces sondages - qui ne sont, il est vrai, que des images arrêtées de l'opinion. Mais chacun sait, n'en déplaise aux instituts et aux commentateurs politiques, que plus d'un Français sur trois ne sait pas encore, à ce jour, pour qui il votera. Et je ne parle même pas du vote Le Pen (aujourd'hui à 15%) dont tous les sondeurs expliquent ne plus savoir par quel coefficient d'ajustement il convient de pondérer les réponses des sondés.

Bref, on risque d'avoir de sacrées surprises…

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Les sondages nous ont fait la peau en 2002... et en 2007 ? - M.F.