La justice réparatrice considère qu'un délit doit entraîner une réponse qui renforce la guérison des dommages causés aux victimes par le délit tout en permettant la guérison des lésions des délinquants révélés par ce délit.
L’actualité démontre combien la lutte contre la récidive devient une cause nationale par laquelle chaque citoyen est concerné. Pour l’heure, il est nécessaire de nous tourner vers d’autres méthodes de gestion des conflits, notamment pour désengorger les tribunaux, mais aussi pour éviter d’avoir recours à la prison pour des petits délits. Le milieu carcéral détruit un homme plus qu’il ne le reconstruit, c’est pour cette raison qu’il devient urgent d’instaurer des mécanismes de réparation en prison.Pour permettre cela, l’Association Nationale de la Justice Réparatrice (ANJR) a été fondée, avec la contribution de victimes, d’anciens détenus, de magistrats, de parlementaires, d’avocats et de psychologues. Celle-ci a pour vocation de promouvoir la justice réparatrice dans notre pays.La justice réparatrice est une conception de la justice orientée vers la réparation des dommages causés par un acte, qu’il soit criminel ou délictuel. La victime (ou sa famille) est au cœur de ce processus pour que l’auteur prenne conscience de la répercussion de son acte et répare le mal causé, dans la mesure du possible. Au-delà du jugement et de la sanction, la justice réparatrice cherche l’apaisement dans des circonstances dramatiques et apporte une réponse aux incompréhensions qui résultent de l’acte. En collaboration avec la Justice de notre pays, nous voulons faire évoluer la justice réparatrice en France, car cette pratique est porteuse d’une dynamique de transformation des modes de réinsertion sociale pour les personnes détenues et d’un nouveau modèle de justice fondé sur l’échange et l’interaction.Enfin, la justice réparatrice a fait ses preuves dans certains pays, comme en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Belgique, au Canada ou encore en Afrique du Sud avec la mise en place des Commissions de vérité et de réconciliation et fait l’objet de plusieurs études au conseil de l’Europe, ainsi qu’à l’ONU.Embryonnaire en Europe, l’ANJR souhaite que la justice réparatrice prenne place dans le système judiciaire français.