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Plus d'impots maintenant !

Certains films ont été réalisés pour attirer l’attention sur les catastrophes écologiques qui pourraient se produire dans le siècle à venir. D’autres ont dénoncé des abus politiques, des erreurs historiques.

Moi aussi j’ai imaginé un scénario, un scénario pour le futur :

J’ai imaginé un monde où seuls les personnes les plus riches pourraient se faire soigner, les hospitalisations, les médicaments, devenant trop chers pour une majorité de citoyens.

J’ai imaginé un monde où le mot recherche ne signifiait plus que rechercher le moyen de produire de l’argent.

J’ai imaginé un monde où les écoles publics avaient totalement disparues. Seuls les enfants de classes favorisées pouvait avoir un enseignement leur donnant une liberté et une puissance assise sur les autres.

J’ai imaginé un monde où tout ascenseur social était bien plus qu’en panne, détruit. C’était un monde où chacun avait sa place définie à l’avance, et rien ne changerait.

J’ai imaginé un monde où le prix de l’énergie, du téléphone, de l’eau , du chauffage, de la lumière, du courrier, de la télévision leur redonnait un statut de privilèges, de luxes destinés seulement aux gens qui savent l’utiliser le mieux, en abondance.

J’ai imaginé un monde où les rues n’avaient plus de lampadaires, les poubelles s’y accumulaient, les routes n’existaient plus.

J’ai imaginé un monde où la police et la justice n’étaient plus que des mots écrits dans les livres d’histoire. Un monde où il suffirait d’être plus fort que son voisin pour le voler, le violer, le tuer… sans que l’on puisse s’en plaindre.

J’ai imaginé un monde où chacun gererait sa vie sans se soucier de celle des autres : mairies, départements, régions, nation n’existeraient plus, l’anarchie serait véritable.

Bref j’ai imaginé un monde qui s’est construit baisse d’impôts après baisse d’impôts…

Ce monde est né par le développement d’un argumentaire prônant les réductions de taxes. Un argumentaire qui n’en a jamais été vraiment un car personne à convaincre, tout le monde déjà d’accord. Une position de populiste faisant appel aux plus bas instincts stupides des électeurs !

Les gens ne voyaient directement que ce qu’ils avaient en échange de l’argent qu’ils dépensaient dans leur domaine privé. Ils voyaient plus difficilement ce qu’ils avaient en échange de l’argent qu’ils dépensaient au travers des impôts.

Les médias et en conséquence toute une partie de la société, avaient faim et soif d’individualisme et de vie isolée à s’en étouffer.

Ils ont tapé sur les fonctionnaires en inventant des avantages qui n’existaient pas ou plus depuis longtemps.

Ils ont dénoncé toutes les erreurs de gestion et le gaspillage de l’argent publique alors que l’honnêteté aurait été de reconnaître que le gaspillage est inhérent à tout budget. Aucun foyer, faisant le calcul des dépenses en fin de mois ne peut se targuer de n’avoir commis aucun gaspillage. Seulement, le gaspillage est proportionnel aux sommes mises en mouvements. Forcément, lorsqu’on abordait le budget de l’état, les sommes paraissaient colossales en comparaison à celles d’un budget familial. C’était de l’escroquerie pure d’en jouer.

Ils ont pointé du doigt les quelques hommes dirigeant l’ensemble en confondant leur enthousiasme avec une soif de pouvoir.

Ils ont visé les minorités qui utilisaient un peu de l’argent public pour survivre et en ont fait un leurre paroxystique.

Tant de gens ont imaginé ce monde avec moi.

Tant de Jean Pierre Pernaud ou de Florent Pagny pour crier « moins d’impôts maintenant ! ».

J’ai imaginé ce monde quelque-part...

La liberté, n’existerait plus. L’égalité, n’existerait plus. La fraternité, c’est en l’oubliant qu’on aurait tuer le reste : l’Homme est un animal social, il doit partager avec les autres pour vivre et l’impôt devait jouer ce rôle.

Oui j’ai imaginé ce monde, mais j’en souhaite un autre :

Je souhaite un pays où les gens comprennent qu’ils réussissent mieux ensemble que tout seul. La somme des efforts de tous est bien supérieure à la somme des efforts de chacun individuellement. C’est une loi scientifique : les espèces vivantes qui l’ont comprise sont celles qui se sont le mieux développées sur la planète ! Il serait dommage que l’espèce humaine qui prétend être la plus intelligente de ces espèces l’oublie…

Je souhaite un pays où les gens comprennent enfin que l’éducation est l’avenir. Elle permet à chacun de mieux se connaître et savoir la place qu’il peut jouer dans la société et recevoir du bien-être en retour. Elle permet à chacun de mieux comprendre les autres et de vivre en harmonie avec eux. Elle permet à chacun de mieux aborder son environnement dans la sérénité. Plus les Hommes investiront dans l’éducation, plus ils pourront s’approcher au travers de leurs enfants, des plus grands rêves humains.

Je souhaite un pays où les gens croient dans la recherche, pour que les fléaux cancer ou sida disparaissent sans oublier les maladies orphelines, pour que des solutions à la faim dans le monde apparaissent, pour que l’on redécouvre des bonheurs passés et qu’on les fassent revivre.

Je souhaite un pays qui serait l’emblème de l’égalité, de la fraternité et de la solidarité. Un pays qui soit le premier pays auquel on pense à chaque fois que l’on cherche l’humanisme.

Alors oui, on nous dit, il faut baisser les impôts pour que les entreprises investissent en France, mais on sait où cela mènera… La France deviendra la Chine et seuls les plus riches en profiteront. La France sera une grande puissance économique mais quelques poignées d’Homme en profiteront.

Que ceux qui ne veulent pas payer d’impôts quittent la France ! Ils seront tellement plus heureux ailleurs et nous aussi ! A t-on vraiment besoin d’eux ? Parmi ceux qui resteront, il y en aura de suffisamment compétents pour prendre leur place mais en travaillant avec un esprit plus humain.

Laissez-nous s’il vous plait, un endroit sur la planète où on peut construire un pays où l’Homme est au centre, pas l’économie !

Plus de liberté, d’égalité, de fraternité, d’humanité, de savoir, de partage, de communication, de bien-être, de santé, de protection, d’équilibre, de bonheur… oui, je le pense et je le signe : c’est plus d’impôts !

M.F. (22-10-2006)

 

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