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Macron, l'anti-democrate

En tant qu’enseignant, j’ai pu constater de nombreuses fois que chez les enfants, la violence s’exprime lorsqu’il n’a pas les mots pour dire ce qu’il ressent ou qu’il a l’impression de ne pas être entendu. J’ai largement pu constater que cette observation n’est pas valable que chez les enfants mais tout autant chez les adultes. Lorsque les mots ne permettent pas de se faire entendre, la violence verbale prend le relais. Lorsque la violence verbale ne suffit pas, c’est la violence physique qui apparait.

Il est donc toujours préférable d’apprendre à exprimer ses idées, ses ressentis, avec des mots acceptables pour éviter que la frustration conduise à une violence verbale ou physique, qui l’une comme l’autre, décrédibilisent instantanément son auteur, qui du coup, ne peut plus se faire entendre, et ne peut conduire qu’à une accentuation de cette violence, par un phénomène comparable à un cercle vicieux.

Axid est né pour ça ! Elle permet d’exprimer sa colère pour éviter de tomber dans une violence verbale, sinon physique. Dans ce cas, la colère est saine, peut et doit être entendue.

En France, nous sommes aujourd’hui sous haute tension. Le contexte international post-covid et ukrainien peuvent être vus comme des catalyseurs. Un chef d’Etat digne, doit donc le prendre en compte et chercher à entendre la colère pour y remédier. Il ne doit surtout pas l’amplifier en proposant des réformes incomprises, sinon inacceptables.

Emmanuel Macron, qui s’est fait élire dans des conditions très particulières :

1er tour 2017 : Effondrement de la popularité du candidat Hollande auquel il était rattaché (étant son ministre) et qu’il a d’un certain point de vue trahi. Effondrement du candidat principal d’opposition Fillon, englué dans des affaires peu glorieuses.

2e tour 2017 : Election de Macron comme barrage à Le Pen. Macron semblant être le plus démocrate des deux.

1er tour 2022 : Le contexte de guerre en Ukraine a empêché la campagne électorale d’avoir véritablement lieu. Les programmes des candidats ne sont pas véritablement connus (et particulièrement celui du candidat Macron), l’absence de véritables débats et de présentation des propositions semblent orchestrés par l’équipe au pouvoir, avec le soutien de l’inconséquence habituelle des journalistes les plus médiatisés. Comme tout spécialiste pourra le dire, un contexte de guerre favorise toujours les dirigeants au pouvoir. Les votes Macron s’expliquent avant tout par ce contexte, non pas par l’approbation de son programme, comme cela se serait produit dans une démocratie saine.

2e tour 2022 : Election de Macron de nouveau comme barrage à Le Pen. Macron semblant être le plus démocrate des deux pour une dernière fois. Celui-ci aura eu soin lors de l’entre-deux-tours de se présenter comme le candidat qui saura prendre en compte la diversité des voix qui se reporteront sur lui au 2e tour (des voix mélenchoniste aux voix pécressistes). Il n’en sera rien par la suite… Chirac nous avait déjà fait le coup !

3e et 4e tours (élections législatives) : Malgré une campagne consistant non pas à défendre ses idées, ni même à salir celles des autres, l’équipe macroniste préfèrera salir directement les adversaires en utilisant, là encore avec la contribution de journalistes imbéciles (pardon pour le pléonasme), les qualificatifs d’« extrêmes » (extrême gauche – extrême droite) pour parler des adversaires, cherchant ainsi à les présenter comme des dangers pour la République et la Démocratie.

Je voudrais engager une vraie réflexion sur ce point. Il est dans l’intérêt stratégique de Macron et son équipe, pour être rassurant, de se faire passer pour « modéré », « raisonnable », « centriste », « parti de gouvernement » de qualifier les deux principales oppositions d’ « extrême gauche » (pour la France insoumise, puis finalement la NUPES, qui agglutine selon eux, des gens du PS ou d’EELV qui perdent le sens de la raison en s’alliant aux extrêmes, alors qu’il s’agit seulement de personnes qu’il aurait voulu récupérer dans son propre mouvement et qui ont refusé) et d’ « extrême droite » (pour le Rassemblement National). Terme utilisé depuis longtemps, presque par tradition, alors que les propositions de Le Pen ferait davantage penser à une gauche nationaliste qu’à une « extrême droite ».

Les termes utilisés actuellement par les médias et les macronistes traduisent en réalité 2 choses :

- Une droitisation de la vision médiatique de la politique (et non des français comme on l’entend souvent) : Du coup, la gauche traditionnelle (représentée par LFI et non plus le PS) parait d’extrême gauche et la droite classique (que Macron représente, et non plus les Républicains) parait centriste !

- Une tentative de faire passer tous les opposants comme des extrémistes et donc des dangers. Cette pratique qui consiste à préférer faire peur pour rester au pouvoir et diaboliser les adversaires plutôt que de débattre, est une pratique particulièrement répandue dans les dictatures !

DOCUMENT VISUEL

L'échiquier politique selon les médias et le gouvernement (par M.F.)

 

Selon cet échiquier politique, LFI est d’extrême gauche (entendez « gauche dangereuse ») , le RN et Zemmour d’extrême droite (entendez « droite dangereuse »), le partie de Macron est centriste (entendez « raisonnable », « équilibré ») et les anciens partis de gouvernement (PS, EELV, républicains) sont à l’état de confettis mais quelques-uns ont atterri chez Macron.

On remarquera au passage pourquoi cette vision laisse entendre que la France se « droitise » (est plus de droite que de gauche). On remarquera que ça ne choque personne que le centre soit considéré comme de droite ! Logique puisque on a étalonné sur la droite.

(les chiffres indiqués viennent des législatives 2022)

(commentaire de M.F.)

Selon cet échiquier politique, LFI est d’extrême gauche (entendez « gauche dangereuse ») , le RN et Zemmour d’extrême droite (entendez « droite dangereuse »), le parti de Macron est centriste (entendez « raisonnable », « équilibré ») et les anciens partis de gouvernement (PS, EELV, républicains) sont à l’état de confettis mais quelques-uns ont atterri chez Macron.

On remarquera au passage pourquoi, cette vision laisse entendre que la France se « droitise » (est plus de droite que de gauche). On remarquera que ça ne choque personne que le centre soit considéré comme de droite ! Logique puisque on a étalonné sur la droite.

DOCUMENT VISUEL

L'échiquier politique selon moi (par M.F.)

 

Selon cet échiquier politique, plus difficile à appréhender puisqu’il ne correspond pas à la présentation habituelle des choses. La gauche et la droite existent toujours. On les distingue par leur vision de l’économie (la droite pense que chacun à ce qu’il mérite et la gauche pense que les inégalités ne sont pas liées au mérite) et des réponses sociales à apporter.

On distinguera les universalistes (ou humanistes) qui ont tendance à voir le monde dans son ensemble :

- La NUPES qui prône des actions écologiques et une régulation des marchés, qui ne peuvent être efficaces à terme qu’en étant généralisés à la planète,

- La droite classique (incluse ou non dans la Macronie) qui accepte l’économie de marché actuelle mondialisée et cherche à s’y adapter/s’y conformer au maximum.

Et les nationalistes qui ont tendance à considérer qu’on appartient à une nation/une patrie avant d’appartenir à l’humanité, que les problèmes doivent être traités presqu’uniquement sur le plan national et que les immigrés sont quand même une grosse partie du problème ! Ces partis ont tendance à accorder une place prépondérante à la « sécurité » (et ont donc tendance à être paranoïaques)

- Le Rassemblement National qui fait des propositions nationales plutôt de gauche sur le plan économique et social.

- Les amis de Zemmour et de la nièce Le Pen, tout comme le grand-père d’ailleurs, qui font des propositions nationales plutôt de droite sur le plan économique et social. Tendance paranoïaque particulièrement prononcée chez ceux-ci, ce qui explique leur dangerosité.

(commentaire de M.F.)

Lorsqu’on accuse Macron et ses sbires de menacer la démocratie, on peut compter sur une majorité de journalistes, toujours aptes à défendre le pouvoir en place, pour comparer avec la Corée du Nord ou la Chine et discréditer aussitôt les accusateurs !

Comme s’il n’existait qu’un monde binaire, deux seules possibilités : la démocratie (à 100%) ou la dictature (à 100%) alors même qu’il y a toute sorte d’intermédiaire.

Sur un axe indiquant la dictature à une extrémité et la démocratie à l’autre extrémité, les pays ne sont pas placés à un extrême ou à un autre mais sur l’axe entre les deux. Certains pays sont plus proches du « pôle dictature » et d’autres plus proches du « pôle démocratie ». Donc, oui, évidemment, si on compare la France à la Corée du Nord ou à la Chine, nous sommes plus près du pôle « démocratie ». Mais il apparait clairement, que la Macronie déplace le curseur pour l’éloigner un peu plus du pôle démocratie et pour le rapprocher un peu du pôle dictature. A quel moment, les journalistes trouveront-ils légitime qu’on s’en inquiète, une fois qu’on se sera suffisamment rapproché de la Chine ou la Russie pour ne plus pouvoir l’exprimer ? Les journalistes ne sont-ils pas justement ceux qui sont censés permettre à la démocratie de progresser, comme les reporters sans frontières ne cessent de le montrer dans les pays défavorisés ?

DOCUMENT VISUEL

Axe démocratie-dictature (par M.F.)

 

Il n’empêche que Macron, après nous avoir présenté son mode de fonctionnement lors d’un premier mandat dont voici deux éléments évocateurs :

- Création d’une convention citoyenne sur le climat pour ne pas en tenir compte malgré sa promesse

- Organisation de débats pour atténuer la crise des « gilets jaunes » pour ne pas en tenir compte

Macron nous propose un deuxième mandat qui s’ouvre avec une réforme douteuse refusée par la grande majorité des citoyens (et notamment des actifs, qui sont ceux concernés), qu’il impose en abrégeant les débats à l’assemblée nationale, puis au sénat et en faisant dégainer un 49-3, article certes légal, certes constitutionnel et républicain mais anti-démocratique ! Il décide pour s’expliquer, d’intervenir au journal de 13h, c’est-à-dire devant des retraités (la plus grosse part de ceux qui le soutiennent – il serait d’ailleurs intéressant un jour de se demander pourquoi les vieux ont tendance à voter pour les jeunes et les jeunes pour les vieux !) alors que les actifs travaillent. On a l’impression qu’il cherche à cracher dans leur dos. Un peu comme lorsqu’il lui plait de critiquer les français à l’étranger. Dernier en date, le 12 avril aux Pays-Bas où il explique qu’il ne serait pas normal que les contribuables hollandais paient pour que les français bénéficient d’une retraite plus tôt !

Puis arrivent les motions de censures où le gouvernement est sauvé in extrémis. C’est à ce moment qu’on entend les députés macronistes dire que l’assemblée des élus a parlé, que la démocratie représentative s’est prononcée, la même qu’on avait foulé au pied quelques jours plus tôt. Il est peut-être temps d’engager sérieusement le débat sur une réforme des institutions et de la constitution car la Ve république n’est plus adaptée et il faut faire davantage place à une démocratie directe/ participative, plutôt que représentative/parlementaire.

Il est d’ailleurs affligeant de voir que le conseil constitutionnel, appuie le pouvoir en place en refusant de censurer la réforme malgré le déni évident de démocratie (je parle bien de démocratie et non de république. Il est de bon ton dans les médias, de confondre les deux). Il rejette la possibilité d'un référendum d'initiative partagé, alors qu'il s'agit du processus le plus démocratique qui soit. Le conseil constitutionnel croit assurer la stabilité du système en procédant ainsi mais le fragilise davantage. Il se veut neutre alors qu’il apparait claire qu’il ne l’est pas. Il est éminemment politique, il suffit de regarder le parcours des membres qui le composent !

Pour boucler le tout, par provocation peut-être, Macron décidera de promulguer la loi dans la nuit suivante !

DOCUMENT VIDEO

Une vérité qui dérange - la grenouille (Al Gore) (par Al Gore)

L’allégorie de la grenouille, utilisée par Al Gore dans « une vérité qui dérange » pour expliquer pourquoi on ne réagit pas face au réchauffement climatique peut expliquer de la même façon pourquoi on ne réagit pas comme on le devrait quand la démocratie est mise à mal progressivement. (commentaire de M.F.)

 

Que penser d’un président qui parvient à ce point à s’opposer à son peuple, à ne pas l’entendre, le comprendre et profiter pour le critiquer dès qu’il a le dos tourné ? Peut-il vraiment être qualifié de démocrate (étymologiquement : le pouvoir du peuple) ?

N’est-il pas paradoxal, que ce soit le candidat élu pour « sauver » la démocratie face à des « dangereux extrêmes » et qui a largement utilisé cet argument pour se faire élire, qui soit celui qui la détériore le plus ?

Macron ne parvient pas autant à cacher que ses prédécesseurs, l’idée profondément répandue en politique que le peuple est trop stupide pour savoir quelles sont les bonnes décisions et qu’il est nécessaire de les prendre pour lui et parfois contre lui. On a le droit de penser que le peuple n’est pas assez intelligent ou mature, et je fais partie de ceux qui ont souvent tendance à le penser, mais dans ce cas, on ne peut pas se revendiquer démocrate !

Revenons à l’introduction de cet article. La colère a besoin de s’exprimer et d’être entendue : si elle ne peut pas le faire avec des mots tempérés, elle le fait avec de la violence verbale. Lorsque la violence verbale ne suffit pas, la violence physique prend le relais.

Macron a donc la responsabilité des événements qui se passent dans la rue suite à ses décisions et surtout suite à l’arrogance et la provocation des déclarations qui les accompagnent, montrant sa surdité totale à ce que les français veulent lui dire.

Macron et ses ministres auront beau jeu de dénoncer les violences qu’ils auront provoqué, pour décrédibiliser les adversaires. C’est pourquoi, l’ensemble des syndicats et des partis politiques d’opposition (contrairement à ce que les politiciens macronistes ont cherché à faire croire) ont eu raison d’appeler à ce que les manifestations se déroulent dans le calme malgré la colère.

Macron doit partir. Qui mettre à la place ? Pour moi, la réponse est évidente. En regardant les derniers chiffres électoraux (législatives), la NUPES est la première force d’opposition et par ailleurs en raison de mes sensibilités éco-socialistes, c’est elle que je choisis. La France insoumise (anciennement « parti de gauche » puis « front de gauche ») a été la première à dénoncer la péremption de la Ve république et à vouloir construire une VIe par une constituante. Le mauvais caractère de son leader ne doit pas laisser croire que les idées sont extrêmes et dangereuses : elles ne le sont pas ! Le Rassemblement national n’est pas mon choix car je ne me reconnais pas dans une vision nationaliste et dans la dénonciation systématique des étrangers comme sources de tous les maux.

Macron doit partir. Comment s’y prendre ? Peut-être est-il temps de regarder dans notre histoire et de s’inspirer de ce qu’ont fait nos aînés !

Macron doit partir.

Al Gore (2023-04-15)

 

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3.0/5

 

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