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A la recherche d'un bouc-emissaire

Accident de voiture, erreur médicale, incendie, effondrement d’un bâtiment, tremblement de terre,…

Autant de catastrophes qui, lorsqu’elles se produisent, mettent un certain nombre de victimes en colère. Et comment mieux défouler sa colère que contre quelqu’un ?

Certains s’en prendront à Dieu et des blasphèmes surgiront. Lorsqu’un proche décède d’une façon qui nous paraît injuste, on se met à insulter Dieu ou on renonce à y croire, comme si le décès d’une personne prouvait l’inexistence de Dieu.

C’est comme de raisonner en se disant que Dieu n’existe pas car sinon il n’y aurait pas de guerre. Mais qui vous dit que Dieu a forcément les moyens d’empêcher la guerre ou même l’envie ? Peut-être la guerre a t elle des avantages que nous n’arrivons pas, pauvres esprits humains, à saisir…

Pour certains, Dieu est tellement inaccessible lorsqu’il s’agit d’exprimer sa colère qu’ils la reportent sur d’autres humains, histoire de leur faire payer, les malheurs qu’ils ont reçu du destin.

Voici 3 exemples qui illustrent ces propos :

- Le maire responsable de la mort d’un enfant assassiné par une cage de foot.

- Le chauffeur du car responsable de la panne de barrière de sécurité

- Le directeur d’un restaurant Mac Donald responsable de l’agression d’une femme par une frite.

Premier cas : Il y a quelques années, une plainte a été déposée contre le maire d’une petite commune parce qu’une cage de foot est tombée sur un enfant qui se pendait après et a entraîné sa mort. Dans la douleur, les parents ont eu besoin de trouver un coupable, comme si ça pouvait atténuer leur douleur. Ils ont cherché à trouver le coupable le plus logique : le maire, puisque c’est lui qui gère les infrastructures de la commune.

Le maire devrait donc être spécialiste dans tous les domaines de la vie puisqu’un accident peut arriver dans une commune de plusieurs millions de façons différentes. Supposons que l’erreur venait du fait que le but était mal fixé au sol, l’erreur serait éventuellement reporté sur les installateurs de ce but. Supposons maintenant que le but ait été bien fixé, les enfants auraient pu s’amuser à le dévisser avant de jouer avec , on aurait alors accusé les installateurs de mettre des cages trop facilement dévissables ou les professeurs de ne pas avoir assez averti les enfants du danger de se pendre à une cage de foot. Supposons maintenant que ce soit les intempéries qui aient usé le matériel et fait s’effondrer la cage, on aurait quand même chercher à trouver un coupable humain.

En clair, on cherche à mettre des morts sur la conscience d’innocents, histoire que ce ne soit pas uniquement les proches des victimes qui souffrent.

Deuxième cas : Le chauffeur du car mis en examen suite à l’accident d’Allinges où un train a percuté son car à un passage à niveau provoquant le décès de collégiens. Certains témoins affirment que les feux clignotaient déjà pour avertir de la descente de la barrière de sécurité. Le chauffeur, lui affirme qu’ils ne clignotaient pas. On cherche à savoir qui a raison pour savoir s’il faut punir ou non le chauffeur. Comme si, en soi, le fait d’être le chauffeur d’un car qui a entraîné plusieurs morts n’était pas déjà une peine énorme. Que les feux aient effectivement clignoté ou pas, on s’en fiche, cela ne ressuscitera pas les morts. De toute façon, il peut arriver à n’importe qui, chauffeur de car ou non, de ne pas voir un feu clignoter par inattention, ou même croire qu’on a le temps de passer, c’est une erreur humaine de base. Simplement on veut que la peine soit proportionnelle aux dégâts : si il n’y avait eu qu’un blessé : 1 semaine de prison, mais comme il y a 7 morts et qu’en plus c’est des petits collégiens, alors là on va le faire morfler le mec en lui mettant des années fermes !… lamentable.

Troisième cas : A Reims, une femme glisse sur une frite dans un mac Do, se retrouve handicapé et porte plainte contre Mac Do. On peut bien comprendre la souffrance de cette femme qui trouve sa vie détruite par une frite… mais pourquoi faut-il absolument y chercher un coupable humain ? N’est-il pas logique que dans un mac Do, se trouvent parfois des frites sur le sol suite au passage de clients qui ont pu en laisser tomber une ? La présence des employés de ménage ne peut suffire à faire disparaître instantanément toute frite qui tombe sur le sol !

Le plus exaspérant dans ces histoires, ce n’est pas la réaction des victimes, qui sous l’effet du chagrin et parce qu’ils ne sont pas bien suivis psychologiquement, éprouvent le besoin d’avoir un coupable humain sur lequel jeter leur haine.

Ce qui est terrible, c’est que des personnes extérieures au drame, qu’ils soient avocats ou simples témoins, viennent soutenir cette logique de recherche d’un coupable : ce sera le maire ou l’employé de mairie qui a installé la cage de foot, ou la société qui l’a fabriqué, ou le fabricant du béton qui n’a pas résisté , ce sera le chauffeur du car, ou la société qui l’emploie, ou la SNCF, ou le chauffeur du train, ou le camion qui passait en face et a détourné l’attention, ce sera le directeur du mac Do, ou la femme de ménage ou peut être encore l’agriculteur qui cultive des patates glissantes !!! STOP !!!

Il faut accepter que les êtres humains ne maitrisent pas tous les événements qui se déroulent. Il peut arriver à n’importe qui de faire une erreur, certaines ont des conséquences plus lourdes que d’autres, en fonction de la chance et seulement de la chance. Parfois même, il n’y a pas d’erreur humaine à l’origine d’un problème, alors pourquoi en chercher une, quitte à briser la vie d’un innocent qui avait un lien éloigné quelconque avec l’accident ?

M.F. (09-11-2008)

 

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