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Quand l'histoire eclipse l'avenir

XXIe siècle, La France…

La France, située sur un continent européen, la « vieille Europe » comme on entend dire et qui s’oppose à la « jeune Amérique ».

La France a une histoire, elle en est fière et elle le clame haut et fort. Elle ne veut surtout pas oublier les erreurs du passé, pour éviter de les faire revivre.

C’est un constat solide et logique sur lequel tout le monde s’accorde…Il est fondamental de ne pas oublier son histoire…Ne pas oublier les horreurs de la Guerre, les terreurs de l’Homme,… ne pas oublier qu’à travers chaque instant que l’humanité a vécu, on retrouve des constantes qui nous font comprendre le fonctionnement humain… L’Histoire nous permet de mieux comprendre le monde tel qu’il est aujourd’hui, de mieux nous comprendre, nous qui le bâtissons !

L’Histoire, c’est le cœur de nos vies, le cœur de nos ancêtres qui nous parlent…l’Histoire…

Les enfants vont à l’école pour revoir ce qu’ils n’ont pas vu, pour entendre ce qu’ils n’ont pas entendu, pour vivre, ce qu’ils n’ont pas vécu… Ca prend du temps… 1 heure, 2 heures, 10 heures… 1 an, 2 ans, 10 ans… mais c’est fondamental !

Il est fondamental de savoir que Marignan a eu lieu en 1515, fondamental, de savoir que Louis XVII est le second fils de Louis XVI, de savoir que le ministre de la guerre en 1886 s’appelait Boulanger ou que le palais Bourbon ait été construit en 1722 pour Louise Françoise de Bourbon, fille de Louis XIV qui a couché avec madame de Pontespan qui a fut élevée dans un couvent à Saintes…

L’étude de l’histoire n’a d’intérêt que lorsqu’elle permet à l’Homme de mieux se comprendre et donc d’avancer ! Qu’en est-il vraiment de l’histoire qu’on enseigne à l’école, de l’histoire qu’on raconte lors des journées du patrimoine, de l’histoire qui fait la longévité de « questions pour un champion ? »…

La France cultive l’histoire comme un bien précieux sans en savoir le sens. En conséquence, elle cultive ce bien en lui ôtant sans le savoir la richesse de son contenu, celui qui ferait progresser l’Homme.

On oublie, que l’histoire n’a de sens que lorsqu’elle permet de construire l’avenir.

Ne devrait-on pas chercher à comprendre la Vie d’aujourd’hui avant de s’occuper de celle d’hier ? La Vie d’hier ne doit être connue que lorsqu’elle permet d’améliorer celle d’aujourd’hui, non ?

XXIe siècle, La France…

Journées du patrimoine 2008, petit tour dans une ville de province champenoise. Visite de la préfecture, et présentation de la reconstruction après un incendie ravageur quelques années plus tôt.

On a cherché à reconstruire ce bâtiment à l’identique, tel qu’il avait été construit des siècles plus tôt. Des recherches scientifiques poussées ont été faites pour déterminer les couleurs, les matériaux, les formes du passé pour les reproduire à l’identique. Les Sciences dans l’intérêt de l’histoire… on fait appel à la science, le pilier du futur, pour reconstruire sans intérêt flagrant ici, les piliers du passé qui ont été détruits.

Pourquoi n’a t’on pas profité de cet incendie pour reconstruire un bâtiment avec le savoir-faire architectural du XXIe siècle ? A t-on si peu confiance dans les sculpteurs d’aujourd’hui ?

Les artistes n’existent-ils plus ? N’aurait-il pas été plus créatif et moins couteux de faire concevoir un bâtiment tout neuf par un architecte moderne ?

Non, bien sûr… on n’aime pas le présent, on déteste le présent, nos anciens savaient mieux faire ; c’était plus beau avant ; c’était plus solide avant ; c’était tellement mieux avant…

Comment un pays peut-il avancer vers l’avenir en ayant si peu confiance en lui en son présent ?

Journées du patrimoine 2008, le petit tour ne nous a pas encore mené au bout de nos surprises ! Visite d’une église en travaux. Une église que les gens ont l’habitude de voir sans couleur si ce n’est la peinture unicolore beige des murs et les poutres de bois.

Il a été décidé d’effectuer des travaux afin de rendre à l’église l’apparence de ses premiers jours, plusieurs siècles plus tôt. Les murs intérieurs et les colonnes sont alors redécorés avec un foisonnement de couleurs bariolées, comme c’était le cas pour de nombreuses églises lors de leurs constructions.

Sacrilège ! Les gens ont toujours connu cette église avec des couleurs ternes, et pensent qu’elle a toujours été ainsi. Lorsqu’ils voient ce foisonnement de couleur récent, ils ont tendance à se dire que c’est une très mauvaise idée d’avoir mis des couleurs pour faire « moderne » à cette église. C’est parce qu’ils sont attachés au passé qu’ils ne veulent pas voir changer l’église et veulent qu’elle reste « comme elle a toujours été » ! Ils ne savent pas que les spécialistes (des scientifiques, car les historiens ne sont rien sans les Sciences) cherchent justement à lui rendre son apparence d’origine !

On assiste alors à un combat pour savoir à qui sera le plus passéiste. Les gens du peuple, pensent que l’église a toujours été peu colorée : ils ne veulent pas de couleur, et les spécialistes savent qu’elle était colorée à son origine, et veulent des couleurs.

C’est à celui qui regardera le plus loin dans le passé.

A défaut de ne pouvoir connaître l’avenir, l’Homme regarde dans le passé.

Il est terrible de constater qu’a force de regarder dans le passé, l’Homme ne regarde plus l’avenir et ne le prépare pas…

Dans le système éducatif, l’histoire (le passé) a un poids plus important que les Sciences (le futur), il suffit de regarder les disciplines évaluées lors des examens (brevet des collèges et bac), de regarder les disciplines du tronc commun du nouveau lycée…

Parce qu’il est une tradition française de faire beaucoup d’histoire, comme il était une tradition, à une époque, de faire du latin pour plus de la moitié du temps d’enseignement… Jusqu’à ce qu’on découvre que ça n’était pas aussi utile qu’on le croyait.

Aujourd’hui le latin ne sert plus qu’à établir une sélection pour séparer les « bons élèves » des « mauvais». On n’a toujours pas compris, que la latin, comme l’histoire, ont une noble utilité à condition qu’on leur en donne une ! Le latin est utile pour l’étymologie (origine des mots) et donc pour comprendre l’articulation des mots et la logique de leur construction. L’étymologie est indispensable, pas le latin tel qu’il est enseigné (grammaire à l’intérêt douteux par rapport à l’énergie déployé par les élèves pour l’apprendre, histoire antique,…). On devrait faire de l’étymologie obligatoire en français et supprimer définitivement le latin pur du secondaire. De même il serait temps, de revoir ce qui est vraiment utile dans l’histoire, et supprimer ce qui ne l’est pas !

Aujourd’hui l’histoire envahit tout, même les Arts, même les Sciences, chaque discipline enseignée dans le secondaire voit dans ses programmes, une partie consacrée à l’histoire : histoire des Sciences, histoire des Arts, etc. Y’en a MARRE !!!

Les gens ne savent plus expliquer le monde que par l’histoire :

- Regardez les économistes libéraux, ils ne savent expliquer le fonctionnement de l’économie que par la logique dans laquelle elle se trouve en ce moment et depuis des années en arrière. Ils sont incapables d’imaginer un système qui fonctionne autrement et ne savent pas comment réagir lorsque le système se met à fonctionner d’une façon nouvelle (inconnue du passé). Le paradoxe est que ces économistes libéraux ont tendance à considérer que les gens qui pensent autrement et refusent ce système sont les passéistes et qu’eux sont les modernes qui regardent vers l’avenir. La crise financière saura donner raison aux uns et pas aux autres.

- Regardez le traitement fait du communisme, on est incapable d’imaginer le communisme autrement que comme cette dictature qui se prétendait communiste dans les pays de l’Est. On dit que le communisme, c’est le passé, que ça a échoué, que c’est la dictature… seulement parce que c’est ce qu’on voit quand on regarde dans le passé mais pas obligatoirement quand on imagine le futur.

L’histoire ne suffit pas à comprendre le présent ! La Psychologie, la Sociologie, la Philosophie, les Sciences en général sont autant d’éléments pour mieux le comprendre et construire l’avenir. L’histoire n’en est qu’un parmi d’autres !

Lorsque vous conduisez une voiture, les rétroviseurs sont utiles. Mais si vous regardez plus souvent dans les rétroviseurs que devant, l’accident arrive plus vite. En voulant être trop prudent vers l’arrière, on ne l’est plus vers l’avant !

XXIe siècle : la France !

Remettons l’histoire à sa place, donnons lui un sens et faisons marche-arrière: misons sur l’avenir, misons sur les Sciences !

M.F. (07-10-2008)

 

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2.8/5

 

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