« Oh ! Quel magnifique rêve vient illuminer mes yeux… »Magnifique ? Ah ça, il illumine les yeux, c’est une évidence, il est même éblouissant… Il éblouit tellement qu’on ne voit plus où on va… L’Europe de la paix : fondement de base… on nous répète sans cesse que l’Europe a permis de créer une grande zone de stabilité après-guerre pour réduire les conflits. Une évocation redondante pour dire que l’Europe est bien utile, et qu’il ne faudrait pas la mettre de côté, un argument qu’on utilise pour faire diversion et cacher qu’il n’y en a pas d’autres ! L’Europe de la paix ? Quelle preuve en a t-on ? Si un conflit surgit demain entre deux membres de l’Europe, l’appartenance à la même communauté européenne pourra t-elle éviter ce conflit ? rien ne le prouve !Prenons le cœur de l’Europe : sa capitale Bruxelles. Elle est elle-même au centre d’un conflit de gens à la nationalité commune : les wallons (francophones) et les flamands ! Alors qu’on n’est même pas en mesure d’assurer une paix à l’échelle d’un si petit pays, on voudrait nous faire croire que l’Europe assure la paix à l’échelle d’un hyper-continent ? Malheureusement non… L’Europe de la défense : L’Europe persuadée d’assurer une paix en son intérieur, part déjà porter la bonne parole dans le reste du monde, pour assurer la paix partout ailleurs… L’Europe de la défense pour se protéger mais aussi pour protéger les autres… encore faudrait-il s’en donner les moyens. Existe t-il une armée européenne ? non ! La raison en est simple, les américains ne la veulent pas, et comme de braves petits toutous fidèles et obéissants aux cousins d’outre-Atlantique, les européens se la refusent. Cette armée européenne serait pourtant le seul moyen de faire contrepoids à la politique belliqueuse des Etats-Unis dû à la fougue de son jeune âge. L’Europe, vieille et sage, regarde sa fille détruire le monde et ne réagit que par des mots, et encore, De Villepin, Chirac, lorsqu’ils sont là !L’Europe de la finance, de l’économie et du commerce : Pour s’inspirer, on regarde l’horizon au delà de l’océan…
« Ils ont bien réussi en Amérique, inspirons-nous d’eux »… Libéralisme à tout va… On interdit toute loi qui fixerait des règles à l’économie de marché. On impose la concurrence partout ! Mais on ne regarde pas bien ce qu’ils font réellement aux Etats-Unis : les américains imposent la concurrence dans les pays étrangers lorsqu’elle favorise leur commerce mais l’inhibe chez eux lorsqu’elle favorise les productions des autres !… Le protectionnisme n’a jamais cessé. En Europe on se veut plus vertueux, on impose la concurrence aux produits des autres et aux nôtres sur notre propre territoire! On tient absolument à se conformer honnêtement aux règles d’un jeu mondial auquel tous les autres trichent !On s’inspire des Etats-Unis pour ce qu’ils font mal (la libéralisation des marchés, la destruction de services publics, les financements spéculateurs,…) et on oublie de s’inspirer d’eux pour ce qu’ils font de bien (priorités aux productions internes, fierté d’être américain, solidarité patriotique,…) ! Misérable BCE…Le seul point sur lequel l’Europe cherche à se faire du bien, c’est lorsqu’elle finance certains pays (dont la France est le principal bénéficiaire) pour soutenir son agriculture à l’agonie. Elle ne voit même pas qu’elle ne fait que donner des soins palliatifs à une chose qu’elle rend elle-même malade en voulant lui imposer une économie libérale qui ne s’y prête pas !Plus que jamais aujourd’hui, l’Europe cherche à fonctionner comme l’Amérique l’a fait au XXe siècle… sauf que l’Europe adopte ce principe de fonctionnement, précisément au moment où il va s’effondrer. On n’aura pas profité de ce système lorsqu’il aurait permis une forte croissance mais on va le subir lorsqu’il va devenir destructeur !L’Europe de la finance, de l’économie et du commerce… Définitivement, pour s’inspirer, on regarde l’horizon au-delà de l’océan mais on oublie que l’horizon signale la fin d’une période. On s’approche pour mieux l’admirer, et on se noie !L’Europe politique : On a osé faire s’élargir l’Europe avant de lui donner les moyens de fonctionner à autant de membres… erreur fatale ! Les européens ne s’entendent plus… Par pitié, on a accueilli de nouveaux entrants à l’Est mais ils sortent d’un mauvais communisme et sont tentés de partir dans l’extrême inverse. Du coup, ils rejoignent l’Europe à défaut d’avoir pu rejoindre les Etats-Unis et réorientent l’Europe vers le libéralisme exacerbé que véhiculent ces Etats-Unis.Les dirigeants s’éloignent des voix de leurs peuples… La position concernant le soutien des Etats-Unis pour le déclenchement d’une guerre en Iraq est loquace : la position de Chirac était à l’image de l’avis des peuples… mais beaucoup de chefs d’Etats européens sont allés dans le sens opposé, solidarité aveugle encore et toujours avec cette Amérique. Les dirigeants du parlement européen s’éloignent des voix de leur peuple…. Et on ne sait même pas par quelle voix ils ont été placés là. La légitimité populaire de Barroso est douteuse par rapport aux décisions et discours qu’il est amené à avoir au nom de l’ensemble du peuple européen !Lorsque les peuples s’opposent aux décisions de leurs gouvernants, c’est parce qu’ils les sentent aveugles. Que leurs répondent ces gouvernants ? Ils leur répondent par du mépris. Les réactions aux résultats de référendums sont affligeantes : - Barroso veut faire revoter les peuples qui ont dit non (jusqu’à ce qu’ils disent oui). - On insulte les français qui ont dit non :
« ils ont voté non contre Chirac, pas contre la constitution » ( comme si ils avaient été assez cons pour voter non à une question qu’on ne leur posait pas !), c’est le
« camp de le Pen », ils ont
« peur du plombier polonais », ils n’aiment pas la directive libérale Bolkestein
« parce que ça les fait penser à « Frankenstein »… On a eu droit à un feu d’artifice d’arguments de mauvaise foi de la part des partisans du oui. Les partisans du non, dont beaucoup n’ont pu que s’exprimer via internet, seul véritable zone de démocratie restante à l’époque sur le sujet, avaient des arguments plus respectueux, logiques, et fondés sur les textes.- Sarkozy en remet une couche, il fait passer directement un texte (faussement) simplifié par le parlement en le cachant au peuple. - Finalement on fait voter le peuple l’Irlande, et puisqu’il vote non, on se met à casser de l’irlandais,
« un peuple égoïste qui aurait pris l’argent de l’Europe à une époque et refuserait d’en donner maintenant qu’il peut »… Comme si on ne pouvait pas penser autrement que comme ces dirigeants européens sans se faire insulter !
« Il ne faut pas rendre l’Europe responsable de tous les maux » nous disent certains partisans désespérés… et finissent par vouloir nous faire croire qu’elle n’est responsable de rien de ce qui ne vas pas. Pourtant, qui impose une libéralisation des marchés dans les domaines où seules des entreprises d’Etat intervenaient. ? Qui cherche à imposer de la concurrence y compris dans des domaines comme l’éducation ou la santé ? On nous dit que nous sommes anti-européens parce que nous sommes contre cette Europe là ! Mais nous, on sait en imaginer une autre et on veut la rêver… Les anti-européens sont ceux qui détruisent ce rêve … Les vrais anti-européens sont actuellement à la tête de l’Europe !L’Europe de la Paix, de la finance et l’Europe politique ? Qui l’a fondée ? Il est tant d’erreurs à défaire…L’Europe de l’Education, de la Science et de l’Humanisme ? Qui a osé la rêver ? Il est tant de rêves à faire…Il est tant d’espoir à refaire…
« Oh ! Quel magnifique rêve vient illuminer mes yeux… »M.F. (23-09-2008)
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